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Évolution et Lumière, évolution dans la lumière et par la lumière!

La création de ce site part du constat que chaque chercheur sur le chemin de l'évolution spirituelle est un trouveur potentiel ou effectif, pouvant dans un partage sincère de ses expériences, accomplir des ouvertures pour d'autres consciences en développement... Lire la suite

02/02/2009

L'EVEIL, ça va de SOI.



 
Question : Celui qui  atteint l’illumination peut-il la perdre à nouveau ?
Réponse (Karl) : A tout moment.
L’intégration : s’estompe le phénomène de séparation entretenu par la vision limitée d’un moi éveillé qui serait plus supérieure que les autres –non éveillés.
                                                                                                  Extrait d'un entretien avec Karl Renz
 

Le simple contact avec la Réalité opère la prise de conscience de notre nature essentielle et permet de nous rendre compte que nous sommes cette Conscience quoiqu’il advienne.

Dans le contact avec la Réalité tel que je peux en témoigner, la prise de conscience de ce qu’est notre nature essentielle est indubitablement associée au passage du moi en arrière plan qui se fond dans la Conscience.
Les deux sont indissociables et sont simultanés, non dissociés l'un de l'autre dans une temporalité de l'expérience. Nous découvrons notre infinitude inconditionnée par les modalités spatio-temporelles de l’existence.

Ce que je peux en dire, c'est l'éveil qui remet les fonctionnements du moi à sa place: illusoires au regard de ce qu'est la Conscience. Les mythes sur l’éveil se révèlent puis éclatent, se dissolvent dans la fulgurance de l'éveil, en tout cas dans le Lumineux Absolu Brahman Omniprésent (LABO), bien qu'il soit nécessaire d'en déblayer intellectuellement quelques uns auparavant.
Le simple contact avec la Réalité – la Conscience du Tout en Tout et Partout (CTTP) change toutes les idées erronées que l'on se fait sur Dieu, sur la pratique spirituelle, sur la conception de l'éveil, et alors notre chemin prend un engagement qu'il n'avait pas jusqu'à ce jour, et le mot chemin n’a plus tout à fais la même signification…
Par la découverte du Soi, la plongé dans l'Absolu, il y a cette prise de conscience absolument révélatrice et libératrice que l'éveil n'est pas en effet une histoire de morale et de valeur, de perfectionnement de soi, de pratiques, de rites, de bonnes conduites spirituelles. C'est la « seconde » révélation du Brahman. La « première » étant de le reconnaître comme notre nature fondamentale. Mais c’est une reconnaissance "automatique", inhérente à cette révélation. Ce qui se révèle c’est cela. A partir de là, je sais que je suis ce que je suis. Je Suis !
L’Absolu étant inconditionné, aucune condition n’est nécessaire pour le réaliser. C’est logique !
Toujours en me référent à mon expérience je ne vois pas comment il peut en être autrement: Dans le contact avec la Réalité les illusions apparaissent d'elles-mêmes, elles deviennent évidentes autant que l'est le Brahman. Les idées erronées sont alors dissoutes avec la prise de conscience de toutes ces idées erronées sur soi-même, laissant ainsi une trace après coup, un point de repère, un étalonnage pour identifier toutes ces idées erronées, tous ces mythes que l'on se fait sur soi et sur l'éveil. La prise de conscience simultanée permet de les identifier et d'être dans la vigilance de les reconnaître par la suite et de retravailler dessus si besoin, ou d'aller en débusquer d'autres lorsque le moi reprends le dessus. Mais cette prise de conscience ne découle pas d’un effort personnel ou d’une volonté individuelle obstinée, mais de l’immersion dans le LABO. Une fois cette immersion faite le travail continu en entretenant et développant notre conscience à ce qu’elle est dans sa nature essentielle, oscillant entre des retours de la personnalité ou des oublis de ce que nous sommes mais qui ne nient pas cette Conscience que je suis. Bien que la personnalité égotique soit encore présente et se manifeste ultérieurement (c’est d’ailleurs préférable d’en être conscient), il n’en est pas moins vrai que ce qui s’est révélée à la conscience est le fondement de ce (que) « je suis », et que c’est tellement fondamental et au-delà de tout ce que je croyais, que je ne peux que m’en rendre davantage témoin et m’y donner encore plus intensément.
Cependant, cette prise de conscience dépend probablement de la nature du Brahman que l’on touche, le Brahman avec ou sans attribut. Et encore, là aussi il y a différents niveaux d’expériences, différentes qualités ou intensités. Ce fond immuable et inébranlable soutenant tout peut avoir une forte luminosité chaude et une chaleur qui fait porter un regard neuf sur la manifestation, un regard plein de compassion et d’attention et un intérêt pour ce qui se joue dans la manifestation, le cœur étant comblé. Loin du Soi exclusivement froid et distant que l’on peut appréhender au début en s’exerçant avec des exercices de l’attention, ou par la suite en explorant d’autres qualités inhérentes à la Conscience suprême.
La systématisation de l’éveil dans un processus d'atteindre cet état en un temps limité peut ne pas être la voie la plus adaptée pour chacun, car faussant la vrai intégration de l'éveil, qui, dans le mouvement de la vie, s'affranchit du cadre établit dans ce but. C’est du moins mon point de vue, loin d'avoir l'expérience de m'être confronté à de nombreux échantillons de personnes, et de m’être confronté à transmettre ce processus, si tant est qu’il puisse ce transmettre. Pourquoi pas, mais les limites temporelles de cet objectif fixées par avance peuvent devenir les limites de parvenir à cet objectif. On peut s’éveiller en une seconde sans cadre ou référentiel technique!
A mon avis c'est un processus, et chacun à son rythme, ses phases d'intégration. Tout jardin se cultive et les phases de récoltes alternent avec les phases de latences et de dormances, de nouvelles semailles, de maturation. Chaque fruit donnant de nouveaux fruits issus de lui. Chaque arbuste se confrontant aux éléments qui le nourrissent ou l'assaillent et dans tous les cas l’enrichit. Illusion de la linéarité de l'éveil et confirmation que la conscience est dynamique. Assumer son éveil c’est aussi se faire fît de l’importance que les autres peuvent accréditer à notre éveil et à tout désirs plus ou moins cachés de faire valider notre éveil par une autorité extérieure. Il n’y a que soi-même qui puisse se reconnaître éveillé. De le revendiquer ou de se le faire approuver extérieurement ou par auto-approbation n’a en fin de compte aucune importance, à moins de prendre le risque de se faire enfermer dans l’éveil ou d’en faire un statut (attribution d’une étiquette par la communauté des humains ou identification figée à une réalisation personnelle). (cf: Êtes-vous éveillés?)
Dans ce processus d’éveil il y a une découverte, et nous sommes les enfants de celui qui nous pousse à la découverte, cette Conscience ineffable qui nous apprend à jouer avec Elle. Jouons ! Nous sommes libre de choisir la manière de vivre notre chemin. Jouer en est une. En plus, le sentier de la désolation est périmé. Simplifions nous la vie!
Dans le processus d’intégration il y a de nombreuses étapes plus ou moins subtiles et à de nivaux différents. Un des défis est de cesser de croire qu’il faut retrouver une perception identique de ce que nous avons du LABO. (Tout comme il serait vain de croire qu’il faille trouver la perception de ce que nous avons comme référentiel de percevoir les choses en énergie pour les percevoir systématiquement en énergie).
Mais il y a un jeu inhérent à ce processus d’intégration qui est de découvrir que nous sommes Cela, même si Cela n’est pas là tel qu’il corresponde à mes attentes et au souvenir que j’en ai. C’est la découverte et la prise de conscience que Celui que je cherche, ce Brahman, est aussi là et se laisse découvrir quand lL n’est pas là. C’est aussi un processus naturel pour forger notre motivation à choisir d’être dans cette Conscience et à explorer des modalités d’accès variés, et à être dans le dynamisme perpétuel de cette Réalité. Dans ce processus il y aussi un apprentissage de la nécessité de non-dépendance à l’objet de la quête, ainsi que d’abandonner à certains moments le processus d’identification pour prendre conscience de notre identité intrinsèque. Sans faire le lourd étalage d’une science indigeste, il y a ici un apport intéressant du côté de la psychanalyse. C’est le mécanisme de l’identification projective. Que ce soit envers tout objet pour le psychotique ou un objet quelconque pour le névrosé, le mécanisme de l’identification projective implique une identification à l’objet dans lequel est projeté une partie du moi du sujet. Le moi incorpore l’objet et est aliéné par lui. L’objet de l’identification se substitue au sujet. En terme plus claire c’est le mécanisme d’identification du disciple qui se projette dans le guru, (ou le grand homme), fasciné qu’est le sujet-individu par le charisme de son idéal personnifié, et en faisant le lieu de ses projections, croyances, espérances etc. Au lieu d’enrichir le sujet qui s’identifie par projection, ce mécanisme appauvrit son moi. Le moi est le noyau du sujet, c’est son facteur d’intégrité. Une identification intégrée serait alors le processus par lequel le moi s’enrichit des qualités de l’objet, le transforme sans en affecter son identité, c’est une assimilation. C’est le chemin difficile de la décroyance, de l’indépendance, de l’autonomie, de la reconnaissance en soi de ce que l’on cherche extérieurement. Voilà me semble-t-il un exemple de ce que la psychanalyse pourrait apporter au développement spirituel. La perception en tant qu’énergie des concepts freudiens de ça, moi, et surmoi, révèle leur réalité psychique dans la constitution de l’être, je ne m’attendais pas à cette révélation soudaine, dubatatif que j’étais envers ce système qu'est la psychanalyse freudienne! Comme quoi, tout est sujet d'apprentissage et d'évolution spirituelle pour peu que l'on est une attitude suffisament ouverte et associée à un discernement et une investigation intense. Tous les matériaux de l’évolution sont les matériaux d’une plus ample évolution, c’est ce que peu permettre l’énergétique ou une spiritualité intégrale, donc intégrative.
Dans le processus d’union au divin il y a un jeu de relations permanentes, et c’est ce jeu qui est décrit par les mystiques ou les amants de Dieu lorsqu’ils disent souffrir de Son absence. Mais c’est l’alchimie des paradoxes ! Sans cette absence comment intégrer pleinement cette présence ? Il n’y a pas alors à en souffrir ou à intensifier l’émotion induite par l’impatience de retrouver l’objet de notre union, mais à le vivre patiemment comme un jeu et à découvrir notre pleine identité.
Je préfère plutôt l’attitude de jouer à ce cache-cache que celle de prendre les sentiers tortueux de l’exacerbation émotive.
Dans ce paradoxe de découvrir que nous sommes en Sa Présence avec ou sans Lui, il y a encore un jeu dans ce processus même qui développe une étape dans la réalisation de Ce que Je Suis. En effet ce sentiment du «Je Suis» peut prendre une importance amenant à développer un certain malaise intérieur bien que l'on sois conscient du Je Suis. En fait, dans l’identification à la Conscience suprême, peut se greffer l’ego qui perverti la perception du Je Suis. Certes « Je Suis », mais je suis un peu mal à l’aise… Que se passe-t-il ? Il suffit de laisser faire et alors il nous est donné de percevoir que bien que nous ayons la pleine conscience du Je Suis, il y a toujours l’Absolu-Cela qui me fait découvrir ce Je Suis. Ça suit toujours ? Cet Absolu-Cela me fait découvrir ce "Je Suis" mais l’ego se greffant sur cette perception la pervertit; ce qui explique un certain malaise intérieur induit par une contradiction. En effet, Cela est la Source de ce que Je Suis et je ne peux y suppléer. Pour le dire en d’autres termes plus conventionnels, c’est la découverte qu’en dépit d’être cet Absolu, le Brahman, nous sommes des émanations de cet Absolu. C’est en ce sens qu’est utilisée la terminologie Dieu, (le Père) : Je Suis le fils du Père (=le fils de Dieu). C’est l’apprentissage de l’humilité. Nous sommes les enfants du divin et nous le resterons. Il n’y a qu’un seul maître et c’est Lui ; Il m’attire, se dévoile ou se cache, je suis son amant ; Il s’approche et joue, me révèle comment il fonctionne, il est alors mon ami, Il est champ de conscience infinie, je suis une de ses particules, etc. Cette relation s’installe naturellement et graduellement. Il n’y a pas besoin de passer des heures en méditation pour participer de ce processus. Dès que l’éveil s’est manifesté, ce jeu de relation à l’Absolu est inhérent au jeu de la vie : en prenant le métro ou assis sur un banc au milieu d’une place publique la relation au divin s’affranchit du cadre spatio-temporel de la manifestation. Certes, "Je Suis Brahman", "Je Suis Dieu "comme l’ont dit et le disent certains mystiques, ce qui leur à valu polémique parfois, mais je le suis parce que je suis subordonné à Cela. Beaucoup de petites subtilités de ce genre dans l’expérience de sages ou de mystiques d’autrefois ont été le sujet d’affrontements théologiques, non sans être dénués de sens, mais qui placés hors de la connaissance des expériences vécues font figures de polémiques. (Le grand martyr du soufisme al-Hallâdj avec son « Je suis la Réalité divine, Mon Je est Dieu», ou la question du monisme exclusif entre Ramanuja et Shankara pour l’hindouisme, Ibn’Arabi et Ibn Qayyim pour le soufisme, etc.).
Pas d’inquiétude, en étant à l’écoute et en laissant faire le jeu dans cette relation, l’ego ne peux reprendre à son compte le Je Suis. Il est nécessaire, donc, de toujours observer aussi finement que possible les mécanismes dans notre conscience. Le jeu est un terme que je trouve adéquate car signifiant que dans cette relation il n’y a rien qui ne puisse se figer, il y a toujours du jeu, ça joue, comme dans la relation entre deux objets. Sans ce jeu, ça se grippe.
Ce qui est merveilleux dans le processus d’intégration de l’éveil c'est que l'on a le choix, et au lieu de parler de se rendormir je préférerai évoquer la possibilité de choisir à un moment donné de tourner l'attention d'un coté, et le moment propice, le choix de la tourner vers l'autre coté. Ces intermèdes choisis sont le rythme du moi pour intégrer l'éveil. Ce sont des phases de latences (maturations, intégrations) et le choix d'y rester est un choix absolument révélateur de la liberté que nous avons nous les humains. C'est cette liberté qu'il est important de mettre en valeur dans ce processus comme dans toute chose de la vie car nous ne sommes pas obligé, et c'est ce qui prouve la non nécessité d'une autorité extérieure. Ce réendormissement pourquoi pas? S'il est vécu en toute conscience. Assumé. Et compris comme un mouvement rythmique. D’ailleurs où est l’impatience, où sont les tensions, où est le désir de la quête une fois révélé l’Absolu ? Il n’y a plus toutes ces perturbations même si des périodes d’intégrations sont là, ça fait parti du jeu.
« L’endormissement » pouvant être subi, mais quelque part c'est un choix inhérent au processus d'intégration. Nous avons toujours le choix, tout le temps, tout le temps.
Un des plus gros obstacles étant d'intégrer ce que nous sommes : nous sommes toujours des humains très ordinaires dans une conscience extraordinaire. Quel contraste! Quelle claque! C'est pour ça que l'éveil est simple. On voudrait tellement toujours plus, les injonctions permanentes de la matrice en ce sens nous poussant dans des ornières. Pourtant tout est comblé avec l'éveil, le moi n'a plus rien à revendiquer. Au feu toutes ces balivernes sur l'abondance dans notre vie, sur une vie épanouie et réussie!
Se rendre compte que l'on est ordinaire malgré un changement de conscience extraordinaire, s'il y a de la résistance à ce niveau c'est un signal pour s'y atteler à éclaircir. Qui suis je? Encore et toujours.

Il m’apparaît très clair et évident que l’éveil est vraiment que le début d’un objectif bien plus complet : celui de la divinisation de la matière. L’immersion dans la réalité ultime ne saurait suffire pour l’être humain, c’est une étape qui montre la voie à suivre pour opérer l’établissement de cet éveil puis de la conscience divine dans toute les partie de l’être, corps physique compris. S’arrêter ou constater que l’éveil est le but ultime est une perception erronée du but du divin, de la nature et de l’évolution. En théorie j’en avais eu échos, mais l’exploration de la nature de l’éveil permet d’en prendre conscience expérimentalement par soi-même. L’éveil est essentiel, c’est pourquoi l’essentiel de l’éveil est important à clarifier.
Après des millénaires d’éveillés laissant l’évolution de côté dans leur libération, l’évolution opère un tournant vers l’inclusion de la manifestation au sein du divin pour une transformation de tous les éléments de la nature.
Il y a un contraste entre l’immortalité de l’âme et la mortalité du corps. Cet abîme entre les deux pôles que sont le transcendant et l’immanent (au sens métaphysique en tant que maintien à l’intérieur des limites du monde) doit être vaincue. Nécessité d’intégrer ce malaise, d’accepter cet abîme existentiel. Vivre ce que l’on est malgré l’antagonisme entre transcendance et immanence. Cette superposition, cette surimposition des deux pôles est à la fois insupportable est merveilleuse, et sans cela je pense qu’il n’ y aurait pas d’évolution. C’est une fracture à résoudre au niveau psychologique, puis au niveau de la matière comme le propose Sri Aurobindo.
Il est aussi nécessaire de ne pas nier le transcendant sous prétexte que l’immanent reste présent et se manifeste. Manifestation qui peut se traduire par des revendications. Les revendications des sub-personnalités et de leurs émanations. En effet, même s'il y a (ce qui n'est pas systématique pour chacun) les prises de conscience fondamentales inhérentes à la perception et l'identification à CTTP, la personnalité cherche encore à se manifester et fait son grand retour. D'une par cette obstruction doit être déblayée par un travail encore et encore en énergie sur la réalité du moi aussi réelle que celle du Soi, mais chacune à des places et fonctions différentes. C'est le jeu de l'ombre et de la lumière pour le dire artistiquement. Et en effet c'est un art.
La descente étant un terme s’assimilant à ce processus bien qu’il puisse revêtir différents aspects, autant dans le fond que dans la forme. A ce propos il faut clarifier la différence entre Sri Aurobindo et C.G.Jung. Ce dernier élaborant une inclusion du moi et de sa transformation sous l’angle de la psychologie à la lumière de la symbolique dans l’alchimie et les traditions spirituelles, le premier à l’aide de la Lumière et de la Force de la Conscience supérieures pour s’attaquer directement à la transformation du moi et de ses composants–subconscient, corps subtils, personnalité– pour ensuite descendre dans la matière corporelle pour la transformer avec la lumière et l’énergie de la conscience supramentale (là encore gare aux mythes, d’autant plus forts que l’expérience est difficilement accessible).
L’apport jungien peut participer du travail d’intégration de l’éveil avec des techniques de développement personnel qui se sont élaborées dans cette lignée tel que la méthode du dialogue intérieur d’Hal et Sidra Stone ou encore l’Analyse Transactionnelle, utilisé par exemple par des psychothérapeutes et des sophrologues.
En tous les cas, pour éviter une descente dangereuse, l’atterrissage en douceur est un savoir faire judicieux de l'énergie auto-alimentée , et le manuel d’énergétique de l'énergie auto-alimentée est un véritable manuscrit de ressources insoupçonnées pour chercheurs en panne.
Certains ne se sont pas remis de leur éveil et s’y sont fixé, y ont élu domicile, laissant la descente de côté. L’éveil pouvant alors être dogmatisé. D’autres ont touché l’éveil mais devant l’abîme d’avec la manifestation en ont fait une maladie ou une névrose. Ils ont laissé l’éveil en des cieux inaccessibles. L’éveil c’est en fin de compte la prise de conscience de notre immortalité de l’âme. On sait intellectuellement à force de s’en être réconforté par la littérature spirituelle et religieuse que l’on a une âme immortelle, qu’à notre mort elle ne périra pas. Encore faut-il en prendre vraiment conscience pour le vivre, et ne pas attendre intellectuellement dans une croyance en notre retour post-mortem à l’Absolu sous prétexte que nous quittons notre corps, et ce, par quelques moyens que ce soit…
L’illumination est parfois employée au même titre que l’éveil, parfois aussi le terme réalisation fait son irruption. Selon moi il n’y a pas de réalisation en tant que réalisation définitive, donc pas de définition pour « la réalisation ». Ce n’est pas une fin, c’est une évolution sans fin, car il y a une infinité de réalisations à réaliser… C’est déjà un premier pas de réaliser cela, le mythe de la réalisation se déconstruisant dans nos représentations mentales limitées. L’illumination peut être employée au titre d’être une prise de conscience sous-jacente à l'éveil qui insuffle un vent intérieur que tout est vraiment possible depuis la Conscience. Mais ce n'est qu'un signal qui nous permet de reconnaître que notre individualité peut en exprimer les potentialités, à nous d'y répondre en rendant effectif cette prise de conscience. Soit en se donnant les moyens d'activer ces pouvoirs (capacités) soit en laissant faire les pouvoirs qui émergent alors en nous. Capacité d'expression synonyme du terme pouvoir, car la signification du mot pouvoir tout autant erronée que l’est le mot amour. Souvent ce n'est pas nous qui avons ces pouvoirs, mais c'est la Source dans laquelle est plongée notre conscience qui déploie ses capacités d'expression pour notre avancé sur le chemin spirituel (agissant aussi si nécessaire dans le plan matériel dans une absolue absence d'effort, de laisser faire parfait).
J'objecterai que l'on peut toutefois avoir des capacités extrasensorielles indépendamment de tout éveil ! Loin s’en faut…
Laissons faire, et l'illumination n'en sera que plus naturelle et authentique.
Finalement qu’elle importance que tous ces mots, illumination, éveil, réalisation, Ce qui Est est Ce qui Est, et n’a de valeur et d’authenticité que pour celui ou celle qui le vît. Surtout lorsque le signifiant devient un obstacle qui nous empêche l’accès au signifié, le mot éveil devenant par exemple une représentation mentale hyper-construite et fortement conditionnée qui ne signifie que la croyance que l’on y accorde au travers de nos représentations. Tant que l’on ne l’a pas vécu, c’est un barrage conceptuel. Mais là aussi, rien que cette phrase donne du sens au signifiant et au concept erroné qu’il véhicule. C’est ce que peuvent induire des traditions hyper-construites sur la théorisation de ce qu’est l’éveil, le mystifiant plus qu’il ne l’est déjà, à l’exemple du boudhisme qui a déifié un Buddha tout à fait humain dont le terme sanskrit signifie simplement « l’éveillé » issu de bodhi, « l’éveil ».
Nous pouvons nous appuyer sur le nihilisme sartrien pour vider intellectuellement un mot de sa substance en répétant longtemps oralement puis mentalement le mot concerné ce qui abouti au désinvestissement du signifiant du mot, il va tourner à vide, complètement désinvestit de sa substance significative, c’est un jeu que l’on fait tous étant enfant, très étonnant la première fois que l'on fait cette expérience, et que Jean-Paul Sartre a décrit dans sa philosophie existentialiste. L’objet de l’investigation n’en devient que plus réel et le support sémantique devient une étrangeté. On découvre que le signifiant peut être remplacé par un autre et que le signifié lui ne bouge pas. Le mot et le mental tournent à vide. L’éveil pourrait ainsi s’appeler « le grand slip » ou « la ratatouille indiscrète », que ça n’aurait aucune importance pour ce qu’est véritablement l’éveil dans son vécu. Sur cette nouvelle planète surréaliste on dirait alors « Je suis ratatouille indiscrète » ou « Je suis cannette de cheval » au lieu de dire « Je suis éveillé »…, ce qui serait bien plus drôle ! Imaginons une conférence, un homme arrive et dit « depuis que j’ai atteint l’état de couscous étoilé… »
Cet aparté déconstructiviste ne doit pas nous faire oublier la force du mot et de l’énergie sous jacente qu’il véhicule. Mais sans en faire appel au pouvoir du nom, le souvenir de notre nature tel qu’elle est véritablement après en avoir fait l’expérience, c'est-à-dire que nous sommes la Conscience tel que nous pouvons le découvrir en essence, permet de s’y replonger ou réactiver son contact où que nous soyons et quoique nous fassions.
Se souvenir de sa nature essentielle comme étant la Conscience est une grande vérité et une technique des traditions dans la remémoration et l’invocation du nom divin, tel que le dhikr du soufisme qui se décline en huit modalités ou le japa hindou qui a lui aussi de multiples déclinaisons. Qu'est ce que cela veut dire en fait? Au niveau de base c'est prononcer vocalement ou mentalement le nom de Dieu (en s’y référent non pas comme un concept ou un mythe mais en tant que cette Conscience totale) ou un de ses attributs, à l’aide d’un mantra par exemple, dans le but de l'appeler et d'avoir l'expérience de sa présence ou de canaliser l'attention à s'y identifier et à s'y unir aboutissant à l'éveil, si ça donne le résultat escompté. Ensuite à un niveau supérieur c'est faire appel à notre mémoire pour se souvenir du contact avec la CTTP lorsqu'on l'a connu (nommée Haqîqa ou Allah dans la Tarîqa =Tasawwuf, la Voie Soufi, Purushottama ou Brahman dans l’hindouisme=Sanatana Dharma, la Voie Éternelle).
C'est une technique pour entretenir notre éveil à CTTP. Chez les chrétiens c’est le fait de se souvenir en permanence de Dieu (l’union à Dieu étant une autre façon de dire l’union de notre conscience individuelle à Celle qui embrasse tout). Le corps de lumière fait aussi appel au savoir faire de retrouver un espace énergétique en se rappelant de sa qualité. Ce qui développe une aptitude de notre conscience utile pour toutes autres prospections.
Tous ça, y compris dans les traditions spirituelles des différentes cultures où elles ont pris racine, sont des savoirs faire … Les traditions spirituelles sont avant tout un ensemble de techniques et d’attitudes, de savoirs faire et de savoirs être, pour développer des aptitudes dans le but d’atteindre l’objectif de la réalisation de ce que nous pouvons nommé par le mot Dieu, dont l’éveil traduit cette prise de conscience de découvrir cette Conscience. La pluralité des traditions spirituelles émergeant dans des contextes culturels variés à des époques différentes autour d’une planète habitée, montre la multiplicité des voies et de leur nécessaire actualisation au fil des siècles. Cette réactualisation est la nécessité pour la conscience de raviver les possibilités qui sont offertes à tout être incarné de découvrir sa nature véritable en évitant la cristallisation des techniques dans des dogmes et des rituels vides de sens, et d’être dans le mouvement de l’évolution que la Conscience produit elle-même.
C’est ainsi que nous avons des techniques, depuis l’aube des temps jusqu’à nos jours, apportant leurs contributions et ouvrant des champs de découvertes et d’explorations nouvelles, à l’exemple de certaines techniques d'éveil spiriituel, d'éveil du corps de lumière, d'activation énergétique. L'éveil du corps de lumière en ce concentrant sur l'aspect énergétique de toute chose est un exemple que je prend car abordant la voie par un tout autre chemin que celui auquel les traditions nous ont habitué. Habitudes empêchant l’émergence de points de vue nouveaux alors nécessaires pour casser des représentations auxquelles notre mental et notre intellect s’accrochent dans les carcans dogmatiques. Mais cela ne renie pas l’apport des traditions, au contraire ça peut les enrichir et les faire découvrir sous un angle plus authentique, en adéquation fondamentalement à ce qu’elles sont intrinsèquement.
Toutes les modalités des religions et des enseignements spirituels peuvent par conséquent être découvert dans leur essence, dénués de leurs formes et des modalités culturelles dans lesquelles elles s’inscrivent. Mais il est aussi nécessaire parfois de sortir aussi du système à partir duquel on fait ces explorations pour assouplir notre approche, la confronter à d’autres systèmes, se dégager d’un fonctionnement. Et qu’on l’appelle Dieu, Brahman, Conscience ou Océan ou Champ Infini de Lumière pour ceux qui veulent utiliser une nouvelle terminologie moins référencée à la culture spirituelle, c’est toujours de la même expérience dont il est question.
La multipluralité des points de vue évite de cristalliser toutes approches dans une seule et unique perspective, et permet d’opérer des changements de point de vue évitant de conceptualiser notre pratique quelle qu’elle soit, ou de la dogmatiser ou de l’automatiser ou encore d’en exclure d’autres.
Tous les systèmes peuvent devenir des référentielles d’exploration pour enrichir la conscience et la vie.

Sylvère

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Pour accompagner ce texte : « Musiques d’extase et de guérison du Baloutchistan*, édition ocora Radio France » et « Chants de griots de l’ensemble El-Moukhadrami de Mauritanie, édition Institut du monde arabe » et « Antonio VIVALDI Nisi Dominus dont l’extraordinaire « Cum dederit dedectis suis somnum » chanté par Andreas SCHOLL».
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