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25/03/2011

HOMMAGE À VIVALDI

Composer une musique, c'est se souvenir d'une musique qui n'a jamais existé. Igor Stravinsky

Cette musique intemporelle qui nous faire toucher l’éternité et contempler les immensités de l’infini, toucher l’immuable et ouvrir notre âme à une joie indéfinissable, faisant vibrer d'extase jusqu'au plus profond les cellules. Une musique qui peut faire entrer l'âme en contact avec sa source divine. Telle est mon expérience avec la musique de Vivaldi.

Une musique qui nous éveille aux beautés, à la joie et à la bonté de l’âme. Oui, une musique dont on pourrait dire qu’elle nous éveille à la vie divine et nous ouvre à ses richesses incommensurables. Dans sa musique Vivaldi a su allier une inventivité et une créativité avant-gardiste qui nous fait toucher des sommets de l’être, dans de pure extases desquelles jaillissent la plénitude, la béatitude à en faire crever les cœur de nostalgie pour Dieu et inonder notre âme de larmes purificatrices et reconnaissantes.

Grâce à des génies de ce type, la musique reste à jamais une voie d'accès au divin, un moyen d'union spirituelle et de communion avec la Beauté Ineffable.

Sylvère

 
Si l'on avait pas d'âme, la musique l'aurait créée. 
 Emil Cioran
 
 
Archives musicales

Playliste de Jean Pierre Dazuro
 
La redécouverte de Vivaldi 
La redécouverte de Vivaldi a commencé avec la Sonate pour hautbois solo RV 53: dans l'église de la Cour de Dresde se trouvait une armoire à partitions que l'on avait pas ouverte depuis plus d'un siècle. Julius Ruhlmann, le futur inspecteur des instruments de la Chapelle Royale de Saxe, y découvrit, vers 1860, les archives musicales de l'orchestre. Il s'y trouvait, entre autres, 83 concertos pour violon jusqu'alors inconnus du « compositeur italien presqu'entièrement tombé dans l'oubli», Antonio Vivaldi, mais aussi de la musique de chambre, comme la Sonate pour hautbois en ut mineur RV 53. Dès lors Vivaldi ne fut plus considéré uniquement comme un contemporain de Johann Sebastian Bach ou de Georg Friedrich Haendel, mais on lui accorda – avec beaucoup de réticences – des qualités de créateur personnelles. Il fallut néanmoins attendre encore presqu'un siècle avant que les musicologues soient unanimes à reconnaître que Vivaldi était un génie hors pair – du même acabit que Bach – mais ayant vécu sur une autre étoile. «L'évènement le plus riche de conséquences» (K. Heller) lié à la renaissance de Vivaldi fut la découverte sensationnelle des «Manuscripts Vivaldi de Turin» à l'automne 1926. Le monastère salésien piémontais San Carlo avait prié la Bibliothèque nationale de Turin d'effectuer une expertise de sa collection de musique. Résultat: entre les 97 volumes répertoriés, il s'en trouvait 14 contenant des œuvres de Vivaldi jusqu'alors inconnues, en partie sous forme de copies, mais pour la plupart sous forme d'autographes. Cette découverte allait cependant donner lieu à une recherche de partitions musicales parmi les plus excitantes de notre siècle. En effet, il apparut que le monastère ne possédait probablement que la moitié d'un ensemble jadis plus important. Où se trouvait le reste? Toutes les pistes menaient à Gênes, chez un descendant de l'ancien propriétaire, le Comte Durazzo (1717-1794). Le 10 octobre 1930 enfin, le but était atteint:

la Bibliothèque nationale de Turin pouvait faire le bilan de cette action. Parmi joyaux retrouvés figuraient, entre autres, plusieurs centaines de concertos jusqu'alors inconnus dont les cinq concertos pour ensemble instrumental de cet enregistrement.



Et à nouveau, survint un évènement extraordinaire. Alfredo Casella, le père de la musique contemporaine italienne, organisa en 1939 une semaine Vivaldi afin de «documenter tous les aspects de la figure gigantesque du (surnom qui fait allusion aux cheveux roux du compositeur, élevé à la prêtrise dans sa jeunesse).» (A. Casella). La Deuxième Guerre Mondiale détruisit tous les plans ambitieux. La véritable renaissance de Vivaldi débuta autour de 1950. C'est à cette époque que parurent les premiers volumes de l'édition intégrale des œuvres de Vivaldi. Elle fut jusqu'en 1972 dirigée par nul autre que Gian Francesco Malipiero et procéda tout d'abord à la publication de l'ensemble énorme des concertos.

Comparés à ce fonds volumineux, les 22 Concertos pour ensemble instrumental attribués à Vivaldi sont plutôt modestes. Selon les recherches musicologiques les plus récentes, ils ont sans doute été composés vers 1720 pour des exécutions à l'Ospedale della Pietà, cet orphelinat pour jeunes filles déshéritées où Vivaldi avait commencé sa carrière en 1703 comme Maestro di violino. Ils peuvent également avoir été composés pour des virtuoses de l'orchestre de la Cour de Mantoue où Vivaldi occupa la fonction, de 1718 à 1720, de chef de l'ensemble de chambre. Dans l'histoire du genre «concerto da camera», ils occupent un rang important: ils représentent un chaînon très intéressant et, conduit à la musique de chambre classique, car tous les instruments participent, en partenaires égaux, à l'évènement musical. Ils sont par conséquent autant soli que tutti.

[…]

Vivaldi suivit des voies totalement novatrices pour ce qui est des formes des mouvements et des caractéristiques fondamentales de leur structure. Le passage entre le solo et le tutti qu'il a pu expérimenté des centaines de fois dans les concertos pour un ou plusieurs instruments solistes prend ici la forme d'un jeu bien plus libre et plus différencié, d'une diversité étonnante tout en présentant une grande richesse de contrastes.


Ingeborg Allihn

Traduction: Christian Hinzelin


J.-S. BACH ET VIVALDI
Comme beaucoup de ses contemporains, J.-S. Bach transcrivait volontiers, par curiosité personnelle, les plus intéressantes parmi les œuvres nouvelles, dont il circu­lait à travers l'Europe des copies manuscrites. Ce fut sans doute dans le même esprit, sans souci du jugement de la postérité, pas plus que de l'opinion musicale contempo­raine, qu'il arrangea pour clavecin ou orgue un certain nombre de concertos italiens ou italianisants. Près de la moitié des modèles originaux sont des concertos de Vivaldi, mais longtemps ils lui furent tous attribués : c'est ainsi que la Bach-Gesellschaftpublia vingt et un concertos « d'après Vivaldi » (tomes XLII, XLIII, XXXVIII).
Ces transcriptions datent vraisemblablement du séjour de Bach à Weimar (1708­1717), comme l'a montré Marc Pincherle en se fondant, d'une part sur l'examen de certains originaux de Vivaldi, empruntés à des manuscrits antérieurs aux publications dont on les croyait tirés (n° 4 et 9 pour clavecin et n° 3 pour orgue de la Bg.), d'autre part sur l'italianisme de la cour de Weimar où Bach, en qualité de violon solo, avait toutes les raisons de s'intéresser à cette musique nouvelle et particulièrement aux concertos de violon du Prete rosso. Toutefois les deux musiciens ne se sont pas connus; il est même probable que Vivaldi a ignoré l'œuvre de Bach.
Voici, dans l'état des connaissances actuelles, l'inventaire complet des fameuses transcriptions « d'après Vivaldi », avec les références aux originaux qui ont pu être identifiés (d'après Schering, Pincherle, Walker, Schneider, Demoulin, etc.) ; presque tous ces originaux, notamment tous ceux de Vivaldi, sont des concertos pour violon.
Lorsque les musicologues allemands du siècle dernier découvrirent ces transcrip­tions, à la faveur de leurs recherches sur Bach, ils s'attachèrent aveuglément à exalter le génie du transcripteur en dépréciant les modèles originaux. Or ils ne connaissaient presque rien de l'œuvre de Vivaldi, dont l'exhumation allait permettre beaucoup plus tard une appréciation plus sereine. Pour habile que soit le magnifique travail de J.-S. Bach, ces transcriptions n'ajoutent rien à sa gloire. J'avouerai même, au risque de blasphémer, que les concertos vivaldiens, d'essence violonistique, me paraissent tout à fait dénaturés par l'exécution au clavecin ou à l'orgue. Indifférent à la sensualité instrumentale de ses modèles, à la souplesse des lignes, à la transparence des sonorités, Bach a génialement trahi Vivaldi : d'une oeuvre polychrome, il a donné une brillante interprétation en noir et blanc.

         Transcription                   Original


Concertos pour clavecin seul (bg. XLII)
  1. ré maj. BWV 972              VIVALDI : op. III, 9 (ré)
  1. sol maj. BWV 973             VIVALDI : op. VII, 8 (sol)
     3.    ré min. BWV 974             Alessandro Marcello

     4.    sol min. BWV 975            VIVALDI : op. IV, 6 (sol)

     5.    ut maj. BWV 976              VIVALDI : op. III, 12 (mi)

     6.    ut maj. BWV 977              ? (auteur vénitien ?)

     7.    fa maj. BWV 978              VIVALDI : op. III, 3 (sol)

     8.    si min. BWV 979               Torelli

     9.    sol maj. BWV 980             VIVALDI (manuscrit, sib
                                                      (Uppsala, Caps. 61. 7)

   10.     ut min. BWV 981              Benedetto Marcello

   11.     sib maj. BWV 982            J.-E. de Saxe-Weimar1

   12.     sol min. BWV 983            ?  

   13.     ut maj. BWV 984             J.-E. de Saxe-Weimar

   14.     sol min. BWV 985           Telemann

   15.     sol maj. BWV 986           ?

   16.     ré min. BWV 987            J.-E. de Saxe-Weimar

Concerto pour 4 clavecins et cordes (Bg. XLIII, I)
             la min. BWV 1065          VIVALDI : op. III, 10 (si)

Concertos pour orgue
(Bg. XXXVIII, 2)
     1.     sol maj. BWV 592           ?

     2.     la min. BWV 593             VIVALDI : Op. 111, 8 (la)

     3.     ut maj. BWV 594            VIVALDI (manuscrit, ré) (Schwerin, n° 3)

  1.    ut maj. BWV 595              J.-E. de Saxe-Weimar

           Hors ré min. BWV 596      VIVALDI : op. III, I I 
               Bg                                                    (2 violons et violoncelle)
           

1Frère du duc de Weimar, Johann-Ernst était un compositeur très doué, passionné de musique italienne. Il mourut en 1715, à l'âge de dix-neuf ans.


Roland de Candé, VIVALDI, "solfèges", éd. DU SEUIL

                                              

  •  J.-S. Bach, fut « envoûté » par ses concertos et qui en transcrivit au minimum dix dont six pour le seul recueil de L’Estro Armonico (opus 3).
Concerto de VivaldiOpus / No  RVTranscription de BachNo  BWV
Concerto en Sol Majeur pour violonOpus 3 no 3 / RV 310Transcription en Fa Majeur pour clavecinBWV 978
Concerto en la mineur pour deux violonsOpus 3 no 8 / RV 522Transcription en la mineur pour orgueBWV 593
Concerto en Ré Majeur pour violonOpus 3 no 9 / RV 230Transcription en Ré Majeur pour clavecinBWV 972
Concerto en si mineur pour 4 violons et violoncelleOpus 3 no 10 / RV 580Concerto en la mineur pour 4 clavecinsBWV 1065
Concerto en Mi Majeur pour violonOpus 3 no 12 / RV 265Transcription en Ut Majeur pour clavecinBWV 976
Concerto en Si bémol Majeur pour violonRV 381, variante de
Opus 4 no 1 / RV 383a
Transcription en Sol Majeur pour clavecinBWV 980
Concerto en sol mineur pour violonRV 316, variante de
Opus 4 no 6 / RV 316a
Transcription en sol mineur pour clavecinBWV 975
Concerto en Sol Majeur pour violonOpus 7 no 8 / RV 299Transcription en Sol Majeur pour clavecinBWV 973
Concerto en Ré Majeur pour violonRV 208, variante de
Opus 7 no 11 / RV 208a
Transcription en Ut Majeur pour orgueBWV 594
Concerto en ré mineur pour 2 violons et violoncelle*Opus 3 no 11 / RV 565Transcription en ré mineur pour orgueBWV 596
*Cette dernière transcription fut longtemps considérée comme une œuvre originale de W.F. Bach. (Wilhelm Friedemann Bach est le premier fils de Johann Sebastian Bach).
Bach ne s’est pas contenté de transcrire des œuvres qu’il admirait particulièrement ; il a fait sienne la structure tripartite « Allegro-Andante-Allegro » et le style d’écriture de Vivaldi. Cette influence se manifeste par exemple dans les concertos pour violon BWV 1041 à 1043 de même que dans le « Concerto Italien » pour clavecin solo BWV 971 et dans les concertos pour un ou plusieurs clavecins et orchestre BWV 1052 à 1065.

article: Antonio Vivaldi


A écouter: Antonio VIVALDI Nisi Dominus dont l’extraordinaire « Cum dederit dedectis suis somnum » chanté par Andreas SCHOLL».



         *Clarae stellae, scintillate*
 
Clarae stellae, scintillate                              
et splendorem novum date                       
huius diei tanto fulgori                               

Claires étoiles, scintillez,
et donnez une splendeur nouvelle
à l’éclat si grand de ce jour

Mundus vivat in laetitias                             
et mox habeat suas delicias                       
tantae pompae suo decori                       

Que le monde vives pour les plaisirs
et qu’il gagne bientôt ses délices
du charme de son immense magnificence

Nunc iubilare,                                             
semper laetare                                            
gaudio immenso                                        
anima mea                                                  

Sois dans l’allégresse,
réjouis-toi toujours
d’un bonheur infini,
ô mon âme.

Et sit tibi iubilando,                                      
et sit tibi memorando                                 
mundi et cordis alma spes                         

Et que dans l’allégresse
et dans la prière pour le monde et pour ton cœur              
tu trouves la foi nourricière.                                                        

Si non es laetitia plena                                
tantae pompae aura serena                      
sit dulcedo tuae maestitiae                        
et in te solum sint mille deliciae                 

Si tu n’es pas remplie de la joie
d’une telle splendeur, que l’air serein
soit plein de charme pour ta tristesse,
et tu trouveras en toi-même mille délices.

                Alleluia      

                Alléluia.       
                                                            
Antonio VIVALDI : Nisi Dominus
chanté par Andreas Scholl *
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