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16/02/2015

La méditation selon Sri Aurobindo



Recourir constamment à la méditation, dhyâna-yôga-paro nityam, est le ferme moyen par lequel l'âme de l'homme peut réaliser son moi de Pouvoir et son moi de silence. Et pourtant, on ne doit en aucun cas abandonner la vie active au profit d'une vie de pure méditation; il faut toujours accomplir l'action en sacrifice à l'Esprit suprême. 
Sri Aurobindo, Essai sur la Guîta
 
 
1• Que signifie exactement méditation ?
 
L’anglais se sert de deux mots pour exprimer l'idée indienne,  dhyâna: "méditation" et "contemplation". Le mot méditation désigne à proprement parler la concentration du mental sur une séquence d'idées unique qui développe un seul sujet. La contemplation consiste à regarder mentalement un objet unique, une image unique, une idée unique, afin que la connaissance de l'objet, de l'image ou de l'idée puisse émerger naturellement dans le mental par la force de la concentration. Toutes deux sont des formes de dhyâna, car le principe de dhyâna est la concentration mentale, que ce soit en pensée, en vision ou en connaissance.
 
Il y a d'autres formes de dhyâna. Vivékânanda, dans l'un de ses ouvrages, conseille de se retirer de ses pensées, de les laisser se produire à leur guise dans le mental, et simplement de les observer et de regarder ce qu'elles sont. C'est ce que l'on peut appeler se concentrer dans l'observation de soi-même.
 
Cette forme de concentration conduit à une autre qui élimine du mental toute pensée pour le laisser comme une sorte de vide pur et vigilant où la connaissance divine peut venir s'imprimer sans être brouillée par les pensées inférieures du mental humain ordinaire, avec la clarté d'une écriture à la craie blanche sur un tableau noir. Vous verrez que la Guîtâ parle de ce rejet de toute pensée mentale comme de l'une des méthodes de yoga, et c'est même la méthode qu'elle semble préférer. On peut l'appeler dhyâna de libération, puisqu'elle libère le mental de l'esclavage du processus mécanique de la pensée et lui permet de penser ou de ne pas penser, comme il lui plaît et quand il lui plaît, de choisir ses propres pensées, ou encore d'aller au-delà de la pensée vers la pure perception de la Vérité appelée, dans notre philosophie, vijnâna.
 
Parmi ces procédés, la méditation est le plus aisé pour le mental humain, mais le plus étroit dans ses résultats; la contemplation est plus difficile, mais elle a plus d'ampleur; l'observation de soi et la libération des chaînes de la Pensée est le plus difficile de tous, mais le plus vaste et le plus fructueux. Chacun peut choisir l'un ou l'autre selon ses tendances et ses capacités. La méthode parfaite consisterait à les utiliser tous, chacun à sa place et selon son objectif particulier; mais pour pouvoir s'en servir il faudrait s'appliquer au yoga avec une foi inébranlable, une ferme patience et une grande énergie de la Volonté.
 
 
2•Sur quels objets ou quelles idées faut-il méditer ?
 
Sur tout ce qui s'accorde le mieux avec votre nature et vos aspirations les plus élevées. Mais si vous me demandez de répondre dans l'absolu, alors je dois dire que le Brahman est toujours le meilleur sujet de méditation ou de contemplation, et que l'idée sur laquelle le mental doit se fixer est celle de Dieu en tous, tous en Dieu et tous comme Dieu. Peu importe au fond qu'il s'agisse du Dieu personnel, du Dieu impersonnel ou, subjectivement, du Moi unique. C'est cette idée que j'ai trouvée la meilleure, parce qu'elle est la plus haute et embrasse toutes les autres vérités, vérités de ce monde ou des autres, ou vérités au-delà de toute existence phénoménale: "Tout ceci est le Brahman."
 
Dans la troisième livraison de l'Ârya, à la fin du deuxième chapitre de l'analyse de l'Îsha Oupanishad, vous trouverez une description de cette vision du Tout (1) qui pourra vous aider à comprendre ce que je veux dire.
 
 
3•Quelles conditions intérieures et extérieures sont essentielles à la méditation ?
 
Il n'y a pas de conditions extérieures essentielles; cependant la solitude et l'isolement au moment de la méditation, ainsi que l'immobilité du corps, peuvent être une aide et sont parfois presque indispensables au débutant. Mais on ne doit pas se laisser entraver par les conditions extérieures. L'habitude de méditer une fois prise, on devrait acquérir la capacité de le faire en toutes circonstances: allongé, assis, en marchant, seul, en compagnie, dans le silence ou dans le bruit, etc.
 
La première condition intérieure nécessaire est la concentration de la volonté contre les obstacles à la méditation: vagabondage du mental, oubli, sommeil, impatience physique et nerveuse, agitation, etc.
La deuxième est une pureté et un calme croissants de la conscience intérieure (china) d'où s'élèvent la pensée et l'émotion: absence de réactions perturbatrices comme la colère, le chagrin, la dépression, l'inquiétude au sujet des incidents de ce monde, etc. Perfection mentale et perfection morale sont toujours étroitement liées.


•Si la difficulté pendant la méditation est l'intrusion de pensées de toutes sortes, ce n'est pas dû à des forces hostiles, mais à la nature ordinaire du mental humain. Tous les sâdhak rencontrent cette difficulté, et pour beaucoup elle dure fort longtemps.
Il y a plusieurs façons de s'en débarrasser. L'une est de regarder les pensées, mais sans les approuver, d'observer la nature du mental humain telle que ces pensées la révèlent et de les laisser s'épuiser jusqu'à ce qu'elles s'arrêtent. Ce procédé est recommandé par Vivékânanda dans son Râdja Yoga.
 
Un autre procédé consiste à regarder les pensées comme n'étant pas siennes, à devenir le Pourousha témoin qui se tient en arrière et refuse son assentiment. Les pensées sont considérées comme venant du dehors, de Prakriti, et on doit les sentir comme des passants qui traversent l'espace mental, avec lesquels on n'a pas de rapport et auxquels on ne prend aucun intérêt. De cette manière, il arrive généralement que le mental se divise en deux au bout d'un certain temps: une partie qui est le témoin mental et qui observe, tout en étant parfaitement tranquille et non dérangée, et l'autre qui est l'objet de l'observation: la partie Prakriti à travers laquelle les pensées passent ou vagabondent. Après cela, on peut se mettre à tranquilliser ou à réduire au silence cette partie Prakriti aussi.
 
Il y a une troisième méthode, active, par laquelle on s'efforce de voir d'où viennent les pensées, et l'on s'aperçoit qu'elles ne viennent pas du dedans mais d'en dehors de la tête, pour ainsi dire. Si l'on peut les détecter pendant qu'elles viennent, alors, avant même qu'elles n'entrent, on doit les rejeter complètement. Ce moyen est peut-être le plus difficile, et tout le monde ne peut pas le faire; mais si l'on peut le faire, c'est le chemin le plus court et le plus puissant pour arriver au silence.

•Le mental est toujours en activité, mais nous n'observons pas en détail tout ce qu'il fait; nous nous laissons seulement porter par le courant d'une pensée continue. Quand nous essayons de nous concentrer, le courant de cette pensée mécanique qui se fabrique elle-même prédomine dans ce que nous observons. C'est le premier obstacle normal à l'effort du yoga, l'autre étant le sommeil pendant la méditation.
 
La meilleure chose à faire est de vous rendre compte que le flot de la pensée n'est pas vous-même: ce n'est pas vous qui pensez, c'est la pensée qui se déroule dans le mental. C'est la Prakriti, par son énergie de pensée, qui soulève en vous tout ce tourbillon de pensées et l'impose à votre Pourousha. Vous devez vous-même, en tant que Pourousha, vous tenir en arrière comme le témoin qui observe l'action et refuser de vous identifier à elle. La deuxième chose à faire est d'exercer un contrôle et de rejeter les pensées, bien que parfois du simple fait que l'on se soit détaché, l'habitude de penser disparaisse ou diminue pendant la méditation; un silence relatif ou au moins une certaine tranquillité facilite le rejet des pensées qui viennent et permet de fixer l'attention sur l'objet de la méditation. Si l'on commence à percevoir que les pensées viennent de l'extérieur, de la Nature universelle, alors on peut les éconduire avant qu'elles n'atteignent le mental; de cette façon le mental finit par devenir silencieux. Si rien de tout cela ne se produit, la pratique persévérante du rejet devient nécessaire; il ne faut ni lutter ni se battre contre la pensée, mais s'en séparer tranquillement et la refuser. Le succès n'est pas immédiat, mais si l'assentiment est sans cesse retiré, à la longue le tourbillon mécanique s'arrête, commence à s'estomper, et on peut avoir à volonté la tranquillité intérieure ou le silence.
 
Il faut noter que les procédés yoguiques ne donnent pas de résultats immédiats, sauf en de rares cas, et que l'on doit appliquer une volonté patiente jusqu'à ce qu'ils produisent un effet qui est parfois long à venir si la nature extérieure oppose beaucoup de résistance.
 
Comment pourriez-vous fixer le mental sur le Moi supérieur tant que vous n'en avez ni la conscience, ni l'expérience? Vous pouvez tout au plus vous concentrer sur l'idée du Moi; on peut aussi se concentrer sur l'idée du Divin, de la Mère divine, sur une image ou sur le sentiment de dévotion qui appelle la présence dans le cœur, ou encore sur la Force pour qu'elle agisse dans le mental, le coeur et le corps, qu'elle libère la conscience et donne la réalisation du moi. Si vous vous concentrez sur l'idée du Moi, vous devez concevoir le Moi comme quelque chose de différent du mental et de ses pensées, du vital et de ses sentiments, du corps et de ses actions, quelque chose qui se tient à l'arrière-plan de tout cela, quelque chose que vous pouvez parvenir à sentir concrètement comme une Existence-Conscience séparée de tout cela et qui pourtant l'imprègne largement tout en en restant distincte.

•Si vous essayez de mettre en pratique tout ce que vous lisez, vous n'en finirez plus de commencer. On peut s'arrêter de penser en rejetant les pensées et, dans le silence, se découvrir soi-même. On peut aussi le faire en laissant s'épuiser les pensées tout en s'en détachant. Il y a un certain nombre d'autres méthodes. Celle qui est exposée dans le livre de X me semble être la méthode des jnâna-yogis adwaïtistes par laquelle on se sépare du corps, du vital, du mental, par vivéka, la discrimination: "je ne suis pas le corps, je ne suis pas la vie, je ne suis pas le mental", jusqu'à ce qu'on atteigne lé, moi distinct du mental, de la vie et du corps. C'est une autre manière d'y parvenir. Il y a aussi celle qui consiste à séparer le Pourousha de la Prakriti jusqu'à ne plus être que le témoin, jusqu'à se sentir séparé de toutes les activités comme la Conscience Témoin. Il y a d'autres méthodes encore.

•La méthode qui consiste à rassembler le mental n'est pas facile. Mieux vaut observer les pensées et s'en séparer jusqu'à percevoir au-dedans un espace dans lequel elles pénètrent du dehors.
 
Rejetez avec calme le bourdonnement du mental physique, sans vous troubler, jusqu'à ce qu'il se décourage et s'en aille en secouant la tête et en disant: "Cet homme-là est trop calme et trop fort pour moi." Deux choses peuvent toujours émerger et assaillir le silence: les suggestions vitales et les répétitions mécaniques du mental physique. Un rejet tranquille est le remède, pour les unes comme pour les autres. Il y a au-dedans un Pourousha qui peut dicter à la nature ce qu'elle acceptera ou excluera, mais sa volonté est forte et tranquille: si les difficultés vous perturbent ou vous agitent, la volonté du Pourousha ne peut pas agir avec autant d'efficacité.
 
La réalisation dynamique viendra sans doute quand la conscience supérieure sera descendue pleinement dans le vital. En entrant dans le mental elle apporte la paix du Pourousha et la libération; elle peut aussi apporter la connaissance. C'est quand elle entre dans le vital que la réalisation dynamique devient présente et vivante.

•Être capable de se détacher de l'action du mental mécanique est de première nécessité; il est alors plus facile à la tranquillité et à la paix du mental de demeurer imperturbables devant cette action même si elle intervient.
 
Si la paix et le silence continuent à descendre, ils de¬viennent en général assez intenses pour s'emparer aussi, à la longue, du mental physique.
 
C'est plutôt le mental actif qui s'est tranquillisé, de sorte que les mouvements du mental mécanique sont devenus plus apparents; cela se produit souvent. Dans ce cas, il faut se détacher de ces mouvements et se concentrer en cessant d'y prêter attention. Alors il est probable qu'ils s'apaiseront ou se disperseront.

•C'est la nature du mental mécanique, ce n'est pas dû à une sensibilité particulière de sa part. Seulement, comme les autres parties du mental sont plus silencieuses et qu'elles sont maîtrisées, cette activité semble avoir plus d'importance et prend plus de place. D'ordinaire elle s'épuise lorsqu'on persiste à la rejeter.
 
Vous y prêtez sans doute trop d'attention [aux pensées du mental mécanique]. Il est très possible de se concentrer et de laisser l'activité mécanique se dérouler sans la remarquer.

•Mieux vaut être seul ou tranquille lorsqu'on se concentre profondément. Les bruits extérieurs ne devraient pas vous déranger.

•Il est certes préférable de demeurer silencieux et recueilli pendant un certain temps après la méditation. C'est une erreur de prendre la méditation à la légère; ainsi on ne reçoit rien ou on disperse ce que l'on reçoit, ou encore on en disperse la plus grande partie.
 
Vous entrez dans un état d'intériorité et de tranquillité profondes. Mais si l'on sort trop soudainement de cet état pour revenir à la conscience ordinaire, il peut y avoir un léger choc nerveux ou, pendant un court instant, des palpitations comme celles que vous décrivez. Il vaut toujours mieux rester tranquille quelques instants avant d'ouvrir les yeux et de sortir de cette intériorité.

•Votre nouveau sentiment à l'égard du travail est très bon, il fait partie de la nouvelle tranquillité et montre que la conscience devient de plus en plus posée et libre. Il est peu probable que la paresse s'installe.

•Le terrain découvert que vous avez vu est le symbole de la conscience intérieure silencieuse, libre, lumineuse, claire et calme.

•Vos visions sont, pour la plupart, les signes d'un travail qui se poursuit en vous; il n'y a pas lieu de craindre qu'elles soient de simples visions sans effet sur la conscience. Votre conscience a déjà beaucoup changé et pourtant ce n'est que le début d'un plus grand changement à venir.

•Ce que vous avez vu à propos des mouvements orientés vers l'extérieur n'était certes pas de l'imagination; c'était une perception et une vision vraies et précises de leur action. Vous sentir séparé d'eux et les regarder est l'état intérieur juste, nécessaire pour que finalement vous vous en débarrassiez tout à fait.
 
La concentration est une grande aide et elle est nécessaire: plus on se concentre (dans la limite des possibilités du corps, bien entendu, et sans lui imposer de tension), plus la force du yoga s'accroît. Mais vous devez vous attendre à ce que la méditation soit parfois sans résultat et vous ne devez pas en être bouleversé: nul n'échappe à ces fluctuations. À cela, il y a différentes raisons. Mais la plupart du temps c'est quelque chose de physique qui interfère: le corps qui a besoin de temps pour assimiler ce qui est venu ou a été fait, une inertie ou une pesanteur dues à des causes telles que celles que vous citez ou à d'autres. La meilleure chose à faire est de rester calme, de ne pas s'énerver ni se décourager jusqu'à ce que la force agisse de nouveau.

•On peut ne pas méditer à heures fixes et pourtant pratiquer la sâdhanâ.

•La réalisation et l'idée qui en est la conséquence ont toutes deux leur vérité. Au début et pendant longtemps, la concerntration est nécessaire, même si elle exige un effort, parce que la nature et la conscience ne sont pas prêtes. À ce stade, pourtant, plus la concentration est calme et naturelle, mieux cela vaut. Mais quand la conscience et la nature sont prêtes, la concentration doit devenir spontanée et facile à pratiquer sans effort à tout moment. Elle finit même par devenir un état naturel et permanent de l'être: ce n'est plus une concentration, c'est l'équilibre de l'âme établie dans le Divin.
Il est vrai qu'il n'est pas possible dès le début de se concentrer en exerçant une activité extérieure. Mais cela aussi devient possible. Ou bien la conscience se divise en deux parties: l'une intérieure, établie dans le Divin, l'autre extérieure, accomplissant le travail extérieur; ou bien tout l'ensemble est ainsi établi dans le Divin et la force exécute le travail par l'intermédiaire de l'instrument passif.

•Naturellement qu'on ne se fatigue pas, si la méditation est devenue naturelle. Mais bien des sâdhak, s'ils n'ont pas encore cette faculté, ne peuvent pas la prolonger sans une tension qui engendre la fatigue.

•C'est évident: si le mental se fatigue, il est difficile de à concentrer, a moins que l'on ne se soit séparé du mental.

•Vous devez vous séparer du mental aussi. Vous devez sentir tant au niveau du mental que du vital et du physique (et pas seulement au-dessus) que vous êtes une conscience qui n'est ni le mental, ni la vie, ni le corps.
 
L'effort est une tentative pleine de tension. Il peut y avoir dans l'action une volonté qui ne contient ni tension ni effort.
 
Tension et concentration ne sont pas la même chose. La tension implique une ardeur excessive et une violence dans l'effort, alors que la concentration est par nature tranquille et régulière. S'il y a agitation ou ardeur excessive, alors ce n'est pas de la concentration.
 
C'est par vos efforts personnels, alors que vous n'étiez pas guidé, que vous êtes tombé dans ces difficultés et dans un état d'excitation où vous ne pouviez pas méditer, etc. Je vous ai demandé de ne plus faire d'effort et de rester tranquille, ce que vous avez fait. Mon intention, en vous demandant de rester tranquille, était de permettre à la Force de la Mère d'agir en vous, d'établir un meilleur point de départ et de vous apporter une série d'expériences initiales. C'est ce qui commençait à venir; mais si votre mental redevient actif et cherche de nouveau à organiser lui-même la sâdhanâ (2), il est probable que les perturbations réapparaîtront. La Direction divine obtient les meilleurs résultats quand le psychique est ouvert et au premier plan (le vôtre commençait à s'ouvrir), mais elle peut aussi agir même quand le sâdhak (3) n'en est pas conscient ou ne s'en aperçoit qu'au vu des résultats. Quant au Nirvikalpa Samâdhi, même si c'est lui qu'on veut, il ne peut être que le fruit d'une longue sâdhanâ dans une conscience qui s'y est préparée; il est inutile d'y penser quand la conscience intérieure commence tout juste à s'ouvrir à l'expérience yoguique.!
 
Sri Aurobindo, Lettres sur le yoga 

(1) L'Oupanishad nous enseigne comment percevoir le Brahman dans l'univers et dans notre propre existence.
Il nous faut percevoir le Brahman comme englobant à la fois le Stable et le Mouvant. Nous devons le voir en l'Esprit éternel et immuable, et dans toutes les manifestations changeantes de l'univers et de la relativité.
Il nous faut percevoir toutes choses dans l'Espace et le Temps, ce qui est éloigné comme ce qui est proche, le Passé immémorial, le Présent immédiat, l'Avenir infini, avec tout ce qu'ils contiennent et chaque événement, comme l'unique Brahman.
Il nous faut percevoir le Brahman comme ce qui dépasse, contient et soutient toutes choses individuelles autant que l'univers entier, transcendant le Temps, l'Espace et la Causalité. Il nous faut également Le percevoir comme étant ce qui vit dans l'univers et le possède avec tout ce qu'il contient.
Tel est le Brahman transcendantal, universel et individuel, le Seigneur, l'Esprit en quoi tout est et qui est en toute chose, objet de toute connaissance. Sa réalisation est la condition nécessaire pour atteindre à la perfection, et elle est le chemin de l'Immortalité (Édition du Centenaire, volume XII, p. 86).
(2) sadhana: 
(a) la méthode du yoga et la discipline qui en découle
(b) la pratique du yoga et de sa discipline
(c) la recherche spirituelle 
(3) sadhak: le pratiquant d'une sadhana, le chercheur spirituel.

En lien :
L'ENSEIGNEMENT DE SRI AUROBINDO

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